En Ethiopie, l’apiculture traditionnelle impose aux hommes de grimper dans les arbres pour installer les ruches tressées. Activité jugée inadaptée pour les femmes qui, jusqu’il y a peu, ne participaient donc pas au marché apicole.
Toutefois, le développement de ruches dites ‘modernes’ (ruches à barres supérieures par exemple), qui peuvent être disposées à l’arrière de la maison, a balayé les idées reçues : quatre ruches tiennent sur moins de 100 m2 mais peuvent rapporter $ 350, c’est-à-dire l’équivalent d’une récolte sur ½ ha de terres.
Ces ruches ne nécessitent pas beaucoup d’entretien ni d’assistance supplémentaire ; une femme seule peut s’occuper des abeilles, de la fumigation, de l’inspection etc. en l’absence de son mari ou de voisins, et peut facilement récolter le miel et le vendre. C’est aussi une activité qui n’exige pas d’intrants coûteux.
D’après Gizachem Sisay, Spécialiste du Genre à Oxfam GB en Ethiopie, et participant à l’atelier ‘AgriGenre 2011’ tenu à Addis Abeba sur le site de l’Institut International de Recherche sur l’Elevage (ILRI) du 31 janvier au 2 février, la production de miel est passée de 5 à 10 kg pour les ruches traditionnelles à 30 kg dans le cas des ruches ‘modernes’. Si ce miel est principalement vendu comme ‘miel de table’ à petite échelle, il existe un marché potentiel plus important déjà étudié par plusieurs projets, dont IPMS (Improving Productivity and Market Success of Ethiopian Farmers) dans différents districts.
Désormais, si le miel offre aux femmes une possibilité d’intégrer un nouveau marché qui améliorera les revenus du ménage, il leur permet aussi de garder les pieds sur terre…
par Genevieve Renard